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Le Razab du Normand

5 décembre 2014

Ne pas me réveiller frais comme à douze ans d'âge.

NaDiLu

De tout ce que j’écris là, c’est vous, mes chers parents, qui êtes les chauds regards.

Ne t’inquiéte pas, maman, si mon mariage demain ne marche pas, je pourrais toujours divorcer. Papa, et toi maman, vous pouvez posséder une maison et une vie que je ne veux pas avoir pour moi. Vous pensez vraiment que j’aime vous entendre me parler de votre nouveau million d’euros qui tombe et qui améliore votre intérieur, quand je peux à peine faire l’effort, moi, d’avaler un sandwich au cochon rose, et que je recrache l’horrible mangeaille, dans tes boîtes à chaussures, ma chère maman.

J’ai à peine 12 ans, qui me voit comme je suis.

Je suis petit. Je suis sale. Je suis très con. Vous ne faites jamais attention à ça, vous, comme j’ai rien à faire de vos choses gagnées dans des loteries pour riches, sur le dos, comme vous en riez, des imbéciles. Je vous laisse dix minutes, pour me refaire un joyeux moment d’histoire. Vous croyez que vous pouvez faire ça. Dix minutes, entre vos âges et le mien, c’est jours-ci, c’est six cents secondes, et franchement, non, le temps ce n’est pas de l’argent.

Dix minutes, est-ce la mer à boire. Après ce sera selon. Ou nous danserons les mains dans les mains. Ou je m’exploserai la tête.

De tout ce que j’écris là, c’est vous, mes chers parents, qui êtes les chauds regards, les témoins. À Toi, maman. À Toi, papa.

J’avais beaucoup de passions, mais avec aucun moyen d’y accéder. Pourquoi ai-je perdu, c’était un mauvais rêve, ma jolie petite dent de sagesse. Ce n’était pas de bonne augure m’avait dit Quelqu’un, qui avait déjà depuis longtemps perdu sa vie.

Outre les voleurs, les cris des merles, les moqueurs, les horribles pies jacasseuses, les corbeaux, les corneilles, il y avait aussi l’appétit du Coq sacré. S’il refusait le grain, tout était néfaste. S’il le mangeait, et voracement, tout serait magnifique et miraculeux de santé dans le meilleur des mondes. Il y avait aussi l’examinateur des entrailles, cet horrible observateur des viscères pour les enfants sacrifiés : foie, rate, estomac, poumons, cœur, reins. Ah, ça, non, rien ne se présenta à ce que le Roi et la Reine aient tout voulu de moi. Ils m’ont brûlé sur la pierre de leur feu de haine. Ils ne m’ont pas donné en offrande. Ils ne savaient pas ce que j’attendais d’eux. Seulement un peu d’Amour.

Et puis, ils ont recommencer, avec un autre qui me ressemble.

Un frère. Une soeur. Sa forêt au lichen, sa nerveuse nervure. Il se cache, lui aussi, dans son arbre inventé, là ou le présent de la police n’est nulle part, et pour personne. Sa miséricorde lui appartient. Il est sain autant que saint, il est mon frère, comme je l’aime et que j’aime tous les peuples sains et saints,

sauf moi qui n’entre plus dans aucun regard, parce que mes yeux sont morts. Parce que je ne viens plus. Je ne viens plus, et je ne redis mon règne. Parce que ma demeure est sans couleur, à présent sans peinture, sans ornement, désagréable à vivre. Le Cerf enchanteur a quitté ma maison. Je n’ai plus d’or. Il n’y a plus d’or.

Ah, je m’aimais. Moi, vieux berger, je m’aimais. Qui sait, si ma bergère

NaDiLu

 

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